Violence envers les enseignants

Coup de gueule

Dans la catégorie coup de gueule, je demande la violence envers les enseignants ! Je n’arrive même pas à croire ce que j’entends actuellement à la télévision le soir. « Un jeune à poignardé son professeur », « un jeune à étranglé son professeur »… Non mais on est où là ? C’est incroyable. Je ne crois même pas ce que je viens d’écrire. C’est terrifiant. Parti comme c’est, quelques profs vont encore y passer. Je comprends la réaction des profs : Faire grève !

Je me demande qu’est-ce qui peut provoquer autant de rage chez ces élèves, même si je me doute que ça va devenir une nouvelle mode pour les petits rebelles d’agresser son prof. Les profs nous font parfois des remarques, mais c’est normal… Si je devais poignarder mes profs dès qu’ils me rappellent à l’ordre, je crois que je serai condamné à perpétuité avec 90 % de mon lycée…

Bref, j’ai franchement peur quand je vois ça. Je ne sais pas quoi penser, comment comprendre cela, mais surtout, comme cela va cesser ? Je sais qu’il y a deux professeurs qui lisent régulièrement ce blog, donc je leur demande directement ce qu’ils en pensent eux, à cette place qui la leur… pour le moment !

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Marie
18 années il y a

Je ne sais pas trop comment réagir à cet article. Oui je suis prof. Oui Harold a raison, je lis souvent ici. Mais cela ne me donne pas pour autant plus de réponses à sa question… Ce que je peux dire c’est que la violence en cours, je l’ai vécue : j’ai travaillé en banlieue, sur des zones difficiles avec des jeunes de 18 à 25 ans, donc pas des bébés… J’ai plusieurs fois eu à séparer des bagarres, je suis parfois rentrée moi meme avec des bleus à la maison car je ne pouvais pas m’empecher de m’interposer. Mais je n’avais pas peur, enfin pas sur le moment. Par contre, ce que je peux assurer c’est que en 10 ans de carrière dans ces zones, je n’ai jamais eu peur d’enseigner. Je ne sais pas si j’avais trouvé le bon moyen, mais en tout cas mes élèves me respectaient, tout autant que je les respectais. Qu’ils soient paumés ou non, qu’ils parlent bien ou mal, qu’ils bossent ou pas, je leur ai toujours parlé comme à des etres humains normalement constitués. Je ne les ai jamais rabaissés, je ne leur ai jamais laissé croire une seule minute que j’avais l’intention de me croire au dessus d’eux. Non, j’ai toujours tenté de leur faire comprendre que mon objectif n’était pas de les enfoncer mais de les aider à sortir de leur mouise en regardant vers le haut. J’ai sans doute eu bcp de chance. Mais je reconnais qu’il y a de plus en plus de coins d’enseignement très très chauds et que les collègues ont peur. Et le problème est que les jeunes qui sont scolarisés à ces endroits là auraient besoin d’un encadrement solide, donc de profs formés pour ça, d’une part, et, d’autre part de préférence pas des « gamins » qui démarrent dans le métier ! Rien n’est péjoratif dans mes propos. Seulement j’ai vu des collègues qui à leurs débuts se sont retrouvés à des endroits bcp trop durs pour eux. Le système actuel n’est pas fait pour ces enseignants, ni pour ces jeunes élèves violents ! D’autre part, on veut absolument mener vers des filières générales des jeunes qui seraient mieux à faire des filières pro. Alors là aussi faut arreter nos conneries. Et puis il faut aussi arreter les ségrégations et ne prendre dans les lycées et fac des lieux calmes que les jeunes issus de milieux dits « propres »… ça n’arrange rien. Car ceux qui viennent des zones difficiles se sentent encore plus exclus, et meme s’ils veulent bosser vers des études sup et en ont la capacité intellectuelle, et bien ils laissent tomber car ils ont un délit « de sale g… des cités »… là aussi faut qu’on arrete de mettre des étiquettes… Maintenant, ce que je veux rajouter sur la violence à l’école, et bien c’est qu’elle n’est pas que physique. Il y a beaucoup d’endroit où la violence est verbale, voir pire : psychologique. Et, bien des enseignants ont à y faire face. Il est facile quand on est 30 ou plus de se liguer contre un enseignant et de le faire tourner en rond de manière à le fragiliser. J’ai été élève, mais meme si je n’ai pas aimé tous mes profs, jamais, mais alors jamais je n’ai manqué de respect. Si j’avais le malheur de dérapper, j’acceptais sans conteste les réprimandes. Mais je n’ai jamais dérappé dans l’irrespect ! Pour finir et pour en revenir aux lycées de zones sensibles, bien sûr, il faut punir et prévenir, mais il faut qu’on essaie aussi de comprendre ce qui se passe. Le problème est que l’on crie au loup aujourd’hui… Hors… ça fait 10 ans qu’il faut faire qq chose ! à commencer par arreter d’avoir 40 élèves par classe. Enfin, je ne saurai que conseiller à ceux qui veulent lire un témoignage intéressant d’aller acheter le livre suivant : « tant qu’il y aura des élèves », un ouvrage intéressant, écrit par un ancien prof à partir de faits réels. Il a été observer différents types d’établissements et en a fait un recueil bien analysé…

Je terminerai en disant que finalement, moi j’ai aimé les zones difficiles. Car meme si j’en ai bavé pour bosser correctement, j’ai appris beaucoup de choses, humainement parlant, de jeunes qui souffrent comme on l’imagine peu ! Et je ferai le nécessaire pour travailler encore et toujours en lycée professionnel.

18 années il y a

Je ne me suis toujours pas exprimée sur ce post, bien que je me sois sentie visée. Peut-être parce que la violence envers les enseignants est un problème que je connais actuellement (pour la 1ère fois en 12 ans de métier) et que c’est trop « actuel » pour que mona vis soit objectif. 2 de mes collègues ont été molestées cette semaine, et je suis dans un collège plutôt tranquille. Imaginez l’émotion que cela soulève dans le contexte actuel… Nous allons réfléchir à ce que nous pouvons mettre en place pour éviter que de tels comportements se reproduisent. Mais il nous semble que ces faits (les 1ers dans mon collège!) ont peut-être été la conséquence du battage médiatique autour de cette question. Les esprits s’échauffent et nous sommes tous en 1ère ligne…

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