Pendant la campagne, devenir président pour Obama, c’était le moyen de changer le monde. A peine élu, les petites contraintes de la vie de président semblent déjà bien lui peser. Devant les caméras de la chaîne CBS, il a raconté, qu’en raison des mesures de sécurité inhérentes à son nouveau statut, il doit maintenant pour une simple coupe de cheveux, donner rendez-vous à son coiffeur dans des endroits secrets.
Le 20 janvier prochain, date à laquelle il deviendra officiellement président, il devra consentir pour les mêmes raisons de sécurité à un sacrifice presque impensable pour lui. Renoncer à… son Blackberry ! Et se passer de cette technologie ne sera pas une mince affaire. D’une part, il en a été l’un des premiers utilisateurs. Et depuis, où qu’il aille, il a son Blackberry à la main ou attaché à la ceinture. Pendant la campagne, on l’a souvent aperçu envoyer des e-mails et répondre à des coups de fil via son appareil. C’était son moyen de communiquer avec son staff. Mais aussi avec ses amis. Au soir de sa victoire, le 4 novembre dernier, il a envoyé plusieurs e-mails, dont un où il écrit à un ami « qu’est-ce que tu dis de ça » !
Le premier ordinateur portable dans le Bureau Ovale !
Avec son élection, au même titre que sa vie de candidat, son passé « d’accro-berry » est révolu. En effet, la loi américaine (The Presidential Records Act) dispose que tout président en fonctions doit faire passer toutes ses correspondances, y compris ses courriels, par un registre officiel. A cela s’ajoute, le manque de fiabilité de la sécurité des e-mails (Sarah Palin en sait quelque chose). Ses conseillers ont déjà fait savoir qu’a priori, Obama ne s’opposera pas à cette règle. Pour quelqu’un qui incarne le changement, et qui a ridiculisé John McCain dans ses spots publicitaires pour ne pas savoir envoyer un e-mail alors que lui passait pour le seul « computer guy » du Sénat, c’est un comble.
Le futur président a néanmoins déjà dit qu’il introduirait un ordinateur portable dans le Bureau Ovale. Du coup, il marquera l’Histoire à nouveau. Mais dans un autre style cette fois. Après être devenu le premier président Afro-américain des Etats-Unis, il deviendra le premier à avoir un ordinateur. Il sera autorisé à recevoir des e-mails. Mais pour y répondre, il devra prendre… le téléphone. A priori, l’opération fonctionne aussi avec le Blackberry. Sauf que la ligne ne sera pas sécurisée.
Pour le prochain locataire de la Maison-Blanche, le seul moyen de conserver son Blackberry, c’est d’imiter Marcel Duchamp. C’est-à-dire de convaincre les costauds de son service de sécurité que l’engin est une chose sublime, un matériel noble, qui mérite bien son surnom de « téléphone intelligent » et qu’à ce titre, il a la qualité d’oeuvre d’art et a ainsi toute sa place dans son burlingue.